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Lieu CNAM DE PARIS

Soutenance de thèse de Marina LAUNAY

Cette soutenance aura lieu au CNAM de paris, 41 rue Gay Lussac,75005 Paris, à l'amphithéâtre.

Titre de la thèse : Les projets de rénovation en logement social comme opportunité de développement d’une réflexivité énergétique : vers des habitants-concepteurs ?


Ces travaux ont été réalisés dans le laboratoire SATIE du CNAM, et mené en partenariat avec un Organisme HLM, sous la direction de Flore BARCELLINI (Professeure des Universités en Ergonomie, Cnam – CRTD) et le co-encadrement de Marie RUELLAN (Maîtresse de conférence en Génie Electrique, CentraleSupélec – IETR).

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Composition du jury :

 

Mme. Valérie PUEYO, Professeure des Universités  de  l' Institut d'Études du Travail de l'Université Lumière Lyon 2, Rapporteuse

 

M. Hamid BEN AHMED, Professeur des Universités de l' IETR de l' ENS de Rennes, Examinateur

M. Gaëtan BRISEPIERRE, Docteur en Sociologie, Directeur du cabinet GBS, Examinateur

Mme. Marie DEGREMONT, Directrice des études de La Fabrique de la Cité, Examinatrice

Mme. Sylvia PELAYO, Professeure des Universités du CIC-IT de l' Université de Lille, Examinatrice

M. Laurent LOGEZ, Directeur Innovation et Transition au SIA Habitat, Invité

 

Lien de connexion pour suivre la soutenance : https://teams.microsoft.com/l/meetup-join/19%3ameeting_NjcyMDZlOGYtZDliYi00MWNkLTg1MTQtYmI2Mzc5N2QyNzYy%40thread.v2/0?context=%7b%22Tid%22%3a%22b323bcb4-6d58-4f25-87bf-6366c3d689af%22%2c%22Oid%22%3a%2272d28b62-30ec-4b26-b6a9-55d89d73935c%22%7d

Ces informations peuvent être retrouvées sur le site du CRTD :

https://crtd.cnam.fr/laboratoire/agenda-scientifique/marina-launay-1534228.kjsp?RH=1697191228226

 

Résumé :

La transition énergétique et le développement durable questionnent les transformations des situations domestiques et de travail. Ces transformations, inscrites dans les politiques de Maîtrise De l’Energie (MDE), sont conduites dans le secteur du logement via deux types de solutions : (1) la mise en œuvre de dispositifs techniques incarnés par la rénovation énergétique, et (2) la mise en œuvre de dispositifs de changement des comportements et de transformation des usages (Maestroni, 2018 ; Beslay, Gournet & Zélem, 2019). Ces transformations sont enrichies, dans le secteur du logement, d’enjeux de réduction de la précarité énergétique qui est associée à des problèmes de santé et d’insertion socio-économique des habitants (ONPE, 2019). Ces enjeux touchent particulièrement le secteur du logement social, où la précarité énergétique touche 36% des habitants (ONPE, 2019), et où la rénovation massive des logements énergivores est nécessaire d’ici 2035. Dans ce cadre, cette thèse vise à comprendre (1) comment les concepts de transition énergétique et de développement durable véhiculés par les politiques de MDE sont opérationnalisés par une pluralité de professionnels agissant à différentes échelles d’action en logement social, et (2) en quoi la conduite des projets de rénovation énergétique dans ce secteur participe à transformer les situations domestiques des locataires sur les plans énergétique et de l’habiter. Nous abordons ces questions à l’appui des cadres produits en Ergonomie concernant la conception participative (Cahour, 2002 ; Lecoester, 2015) et la conception de situations domestiques durables (Fréjus, 2019), ainsi que d’un cadre d’analyse inspiré du modèle des systèmes de systèmes soutenables (Chizallet et al., 2024 ; Thatcher & Yeow, 2016), enrichis des connaissances issues des sciences humaines et sociales relatives au concept d’habiter (Bachelard, 2020 ; Subrémon, 2009). Les contributions empiriques de ce travail prennent appui sur (1) des entretiens semi-directifs menés auprès de professionnels du logement social et de l’énergie, et (2) un cas d’étude relatant la conduite d’un projet de rénovation énergétique par un Organisme HLM. Nos résultats montrent que le travail de certains professionnels agissant en logement social à une échelle mésoscopique, intègre une redéfinition des concepts de transition énergétique et de développement durable. Cette dernière participe à l’intégration d’une dimension pédagogique dans la mise en œuvre de dispositifs de transformation des usages, qui pourrait favoriser le développement d’une réflexivité énergétique chez les habitants. Nous questionnons ensuite les possibilités de développement d’une réflexivité énergétique dans la conduite des projets de rénovation en logement social. Nos résultats montrent que le cadre participatif mobilisé par un Organisme HLM dans la conduite de ses projets de rénovation, centré sur l’information et la consultation, limite (1) l’intégration des situations domestiques des locataires dans les projets de rénovation, et (2) l’intégration de la dimension énergétique dans les échanges entre les professionnels impliqués dans la rénovation et les locataires. Ces limites sont notamment liées à l’établissement d’espaces de négociation formels fermés, excluant les locataires du processus de conception de leur « chez-soi », et à la présence de tensions non discutées entre dimensions énergétique et de l’habiter. Malgré ce cadre participatif restreint, nous montrons également l’existence de stratégies mises en œuvre par les locataires en vue d’influencer l’application du projet de rénovation chez eux, et de se réapproprier leur logement. Ces résultats nous poussent à considérer la rénovation énergétique comme une ressource potentielle à la conception de situations domestiques durables, et ouvrent des perspectives concernant le développement d’une Maîtrise d’Usage en rénovation, et la reconnaissance du rôle d’habitants-concepteurs de leur « chez-soi » des locataires.